mardi 30 août 2011

Sur l'attachement

Ça vous dit un autre fond de tiroir ? C'est pas que je n'ai plus d'idées pour de nouveaux articles, des idées, j'en ai des tonnes mais c'est le temps pour la transformation de l'idée à l'article qui me manque. Que voulez vous : c'est la rentrée et son habituel lot de paperasserie !! Et quand on n'est pas vraiment doué pour les tâches administratives ( si si c'est une ancienne assistante de direction qui dit ça) ça devient vite la galère. Faut quasiment  prendre l'ambulance pour se conformer à ses obligations tellement y'a urgence. Là, pour tout vous dire,  je suis même carrément dans le camion de réanimation du Samu !! Alors voila en attendant vous trouverez ci-joint un petit texte sur ce que je pensais de l'attachement Nounou/Bébé, il y a quelques années.


Les risques du métier

Une des choses qui m’horripilait le plus quand j’ai commencé dans le métier, c’était de voir à quel point mes collègues pouvaient s’attacher aux petits qu’elles avaient en garde au point de les considérer comme leurs propres enfants. Je me souviens de discussions lorsque nous étions en formation où ces dames racontaient comment elles se rendaient malades si un bébé qu’elles avaient en garde avait le moindre problème, comment elles les aimaient, comment elles étaient en détresse lorsque le contrat se terminait

 Au mieux je les prenais pour des menteuses, au pire je les jugeais comme de mauvaises assistantes maternelles ayant commis une faute professionnelle. 

 C’est un truc qui ne m’était jamais arrivé. J’avais toujours voulu garder une certaine distance envers les enfants que j’accueillais afin de ne pas créer d’ambiguïté dans l’esprit des enfants. Il était (il est toujours d’ailleurs) très important que le bébé ne me prenne pas pour sa mère et qu’il ne s’attache pas à moi de manière inconsidérée. Je gardais toujours à l’esprit que je n’allais intervenir que pour une courte durée dans la vie de ce bébé. 

Et puis un jour, tu es arrivé, toi, petit bonhomme de 2 mois et ½ à peine, pour un accueil qui, certes, me convenait parfaitement dans tous les domaines (contrat idéal, parents plus que sympas) et progressivement, ma vision du métier a changé. 

Je ne sais pas comment tu as procédé mais les faits sont là : un an après ton arrivée dans la maison, je m’inquiète quand tu n’es pas bien ; c’est toi qui me sers de fond d’écran sur mon téléphone portable ; et je me languie de toi lorsque les vacances sont trop longues.   Bon, je tiens quand même à rassurer mes enfants, je ne te considère pas comme le petit dernier de la famille ! Je n’ai jamais cherché à prendre la place de ta maman ! Mais voila je me suis attachée à toi. Pourquoi toi ? Je ne sais pas. Lorsque tu es arrivé chez nous avec ta petite tête cabossée, tu n’étais pas plus beau que les autres. Pas plus sage non plus !!! Tu te rappelles quand je t’appelais mon petit Roberto, rapport au ténor du même prénom parce que tu criais à chaque fois que tu voulais t’exprimer. Ça n’a pas été tous les jours très simple, mais curieusement tes cris à toi ne m’ont jamais exaspérée comme ont pu le faire les cris d’autres bébés (et là, j’inclus même ceux de mes propres enfants). Avec toi j’ai toujours été Zen.   Mais voila, je viens d’apprendre que notre contrat va s’interrompre à la fin de l’année. Tu vas partir et je ne te reverrai sans doute plus. Cela m’attriste ; tu vas me manquer et sadiquement je me surprends même à espérer que je te manquerai aussi un peu.  Je ne voudrais pas donner dans le « déballage sentimental », mais je vais sûrement verser quelques larmes quand tu passeras la porte pour la dernière fois. Et alors ! Même pas peur ! Même plus peur. Car en attendant, on aura vécu de sacrés beaux moments. Et puis finalement c’est la vie non ? A force de trop vouloir se protéger, on finit par ne plus rien vivre de joli.   Alors que s’est-il passé ? Ai-je commis une faute professionnelle en m’attachant trop à toi ? Je ne sais pas. 

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